Akinwumi Adesina : "Il est temps que l'Afrique nourrisse l'Afrique"

Akinwumi Adesina : "Il est temps que l'Afrique nourrisse l'Afrique"

Le président de la BAD, Akinwumi Adesina / Photo: Archives

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a souligné, mercredi à Diamniadio à 30 km de la capitale sénégalaise, qu'il est temps que l'Afrique nourrisse l'Afrique.

« Il est temps que l’Afrique nourrisse l’Afrique ! Nous n’avons pas le choix, car le temps ne joue pas en notre faveur », a affirmé M. Adesina à l’ouverture des travaux du Sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire, qui se tient sous le thème « Nourrir l’Afrique: souveraineté alimentaire et résilience ».

La population de l’Afrique atteindra 2 milliards d’habitants d’ici 2050, et il faut la nourrir, a mis en avant le président du Groupe de la Banque africaine de développement, estimant que le Sommet Dakar 2 sera un nouveau départ pour l’Afrique.

« Nous devons prendre des mesures décisives dès maintenant pour sécuriser leurs approvisionnements alimentaires. Pour y parvenir, il faudra des systèmes alimentaires plus productifs, efficaces, compétitifs, dynamiques et écologiquement durables », a-t-il préconisé.

Et de rappeler que pour atténuer les effets du conflit russo-ukrainien sur les disponibilités alimentaires en Afrique, la Banque africaine de développement avait immédiatement lancé une facilité de production alimentaire d’urgence pour l’Afrique, dotée de 1,5 milliard de dollars.

Ladite facilité qui a approuvé des opérations pour 34 pays en huit semaines, aide maintenant 20 millions d’agriculteurs en Afrique à produire 38 millions de tonnes métriques de nourriture d’une valeur de 12 milliards de dollars, s’est réjoui Akinwumi Adesina.

Le sommet de Dakar sur la souveraineté alimentaire est organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le Sénégal.

Il vise à permettre aux pays participants de défendre leurs stratégies de souveraineté alimentaire devant les bailleurs de fonds, afin d’obtenir des financements conséquents.

Ouvrant les travaux du Sommet, le président sénégalais, président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall a déclaré que l’Afrique doit trouver des solutions à la situation de précarité alimentaire à laquelle elle se trouve confrontée, afin que le Continent puisse se nourrir lui-même et contribuer à nourrir le monde.

« L’Afrique est à la croisée des chemins face à une crise sans précédent. Il y a sur le chemin de l’Afrique des problèmes qui nous maintiennent dans le statu quo d’une agriculture qui continuera à nous exposer à la précarité alimentaire [et aux] aléas climatiques, mais il y a également l’Afrique des solutions […] », a laissé entendre le chef de l’Etat sénégalais.

Organisé à l’initiative du Groupe de la Banque africaine de développement, du gouvernement du Sénégal et de la Commission de l’Union africaine, le Sommet Dakar 2 fait suite à la première édition tenue en 2015 qui avait permis de dessiner les contours de la stratégie Nourrir l’Afrique : la Stratégie pour la transformation agricole en Afrique (2016 – 2025).

Le Maroc est représenté à cet évènement par une forte délégation conduite par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et comprenant le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Saddiki, le président-directeur général du Groupe OCP , Mustapha Terrab, le Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) Chakib Alj, le Directeur général du Fonds « Ithmar Capital », Obaid Amrane et l’Ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri.