La "tbourida", une expression de la mémoire culturelle marocaine

La "tbourida", une expression de la mémoire culturelle marocaine

Des spectacles artistiques et de fantasia ainsi que des voltiges équestres exécutés par des troupes et cavaliers marocains et étrangers, en ouverture du 15ème Salon du cheval à El Jadida, le 30 septembre 2024 / Crédit: MAP

L'espace des arts équestres traditionnels "tbourida", qui embellit le Salon du Cheval d'El Jadida, demeure une expression de la mémoire culturelle marocaine incarnant ce lien entre authenticité et tradition.

En effet, la « tbourida » représente un véritable spectacle et un signe distinctif de la diversité du patrimoine culturel des différentes régions du Royaume.

Lors de cette édition du Salon, 18 des meilleures « sorbas » concourront pour le Grand Prix Mohammed VI des sports équestres traditionnels, dont les phases finales auront lieu samedi.

A cette occasion, ces « sorbas » qui apportent une touche plus colorée au Salon d’El Jadida reflètent cette image forte et le lien noble entre l’Homme et le cheval.

C’est dans ce sens que le Salon du Cheval confirme, au fil ses éditions, que les arts équestres traditionnels, plus qu’une pratique ancrée dans la vie et l’espace, trouvent désormais leur essence dans de nouvelles formes d’expression touchant à la poésie, au chant et à l’image…

Face à cet intérêt croissant, le Trophée Hassan II des arts équestres traditionnels est organisé depuis 1999 dans le cadre de la Semaine du cheval au Complexe des Sports équestres Dar Es Salam.

La tbourida est une représentation équestre qui simule une succession de parades militaires, reconstituées selon les conventions et rituels arabo-amazighs ancestraux. Dérivée du mot « baroud » qui signifie poudre à canon, elle se déroule sur une piste sablée, appelée « Mahrek ».

Sous la direction du « mokaddem », cavaliers et chevaux d’une sorba exécutent une parade composée de 2 parties: La « hadda », ou le salut de la troupe, qui entre au trot en piste et réalise un maniement d’armes acrobatique. La « talqa » (salve) où les troupes repartent au galop et effectuent un tir au fusil, à blanc, avant de se retirer. Le but est de terminer la course en tirant au même moment afin d’entendre qu’une seule détonation.

Pendant la représentation équestre, les cavaliers portent un caftan ou une djellaba, un seroual, un selham, une rezza (turban), des bottes équestres traditionnelles (tmagh), un khanjar (poignard) et parfois un sabre nimcha au dos. L’élément emblématique de la tbourida est le fusil marocain à poudre noire appelé « moukahla ».

Ainsi, le Salon du cheval est devenu un rendez-vous annuel incontournable de la « tbourida », grâce aux efforts de la Fédération royale marocaine des Sports équestres visant à promouvoir cette pratique de ce sport ancrée dans la culture marocaine.